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 Voici
une écluse. Nous sommes bien rodés maintenant. On accoste
le quai à toute petite vitesse, par l’avant, de biais.
Quelqu’un descend avec une aussière, encercle une bitte
d’amarrage, et relance le cordage à celui qui est posté
à l’avant. Il réceptionne ensuite un autre bout
lancé de l’arrière du bateau, tire celui-ci vers
la rive, encercle une autre borne, et remonte à bord. Le cordage
est souple, et on le tient sans tirer, car lorsque l’eau descend
dans l’écluse, le cordage coulisse autour de la bitte.
La péniche est donc juste maintenue le long du mur en attendant
que le niveau se fasse et que les portes s’ouvrent. Le principe
est de ne pas se retrouver au milieu du sas, de ne pas gêner les
autres bateaux, et surtout de ne pas se faire entraîner par le
courant au moment où les portes s’ouvrent. Une fois les
portes ouvertes, il suffit alors de tirer sur les aussières pour
les récupérer, et de repartir.
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Visionner un passage d'écluse -
Lorsque
l’on pénètre dans une écluse quand le niveau
est au plus bas, On ne peut pas sauter sur le quai en raison de la hauteur.
Il suffit de lancer l’aussière à l’éclusier
ou à quelqu’un sur le quai, et de faire la même manœuvre.
On peut sans problème faire la chose à trois, et même
à deux, avec un peu de pratique. Si l’écluse est
fermée, il faut accoster près de l’écluse
(il existe le plus souvent un petit ponton pas loin. Quelqu’un
descend alors se poster sur le quai pour réceptionner l’aussière
lorsque, les portes ouvertes, la péniche accède au bassin.
Ne pas oublier d’enrouler l’aussière une fois qu’elle
a servi, pour être paré la fois suivante…

A
chaque fois, c’est le spectacle. Une demi-douzaine de promeneurs
observent la manœuvre, et on se sent un peu responsable de la qualité
de la représentation…arriver sur un bateau parfaitement
propre, effectuer un accostage impeccable, et s’amarrer doucement
le long du quai fait partie du plaisir.
La curiosité des passants est sans limite : « c’est
vraiment sans permis ? C’est facile ? Vous venez d’où ?
Vous êtes de vrais pros… » Ne riez pas, je l’ai
entendu. La modestie en prend un coup.
En parlant d’écluses, les deux bassins de l’écluse
double du Sanglier, entre Ayguevives et Montesquieu-Lauragais, créent
une hauteur impressionnante entre les deux murs de pierre. On se sent
petit sur le bateau.
Petite halte à Montgiscard, près d'un vieux lavoir gardé
par un trio d'oies sauvages, pour avitailler. Il y a là un voilier
écossais, de Glasgow, qui descend vers la Méditerranée.
Le couple d’Ecossais qui font ce voyage nous aident à accoster,
et entament la conversation.C’est aussi cela, un voyage en péniche
: des rencontres souvent captivantes avec des passionnés qui
sont des livres d’ « histoires » vivants.
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