Le Canal du Midi de Négra à Argens JF Macaigne

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Voici une écluse. Nous sommes bien rodés maintenant. On accoste le quai à toute petite vitesse, par l’avant, de biais. Quelqu’un descend avec une aussière, encercle une bitte d’amarrage, et relance le cordage à celui qui est posté à l’avant. Il réceptionne ensuite un autre bout lancé de l’arrière du bateau, tire celui-ci vers la rive, encercle une autre borne, et remonte à bord. Le cordage est souple, et on le tient sans tirer, car lorsque l’eau descend dans l’écluse, le cordage coulisse autour de la bitte. La péniche est donc juste maintenue le long du mur en attendant que le niveau se fasse et que les portes s’ouvrent. Le principe est de ne pas se retrouver au milieu du sas, de ne pas gêner les autres bateaux, et surtout de ne pas se faire entraîner par le courant au moment où les portes s’ouvrent. Une fois les portes ouvertes, il suffit alors de tirer sur les aussières pour les récupérer, et de repartir.

- Visionner un passage d'écluse -

Lorsque l’on pénètre dans une écluse quand le niveau est au plus bas, On ne peut pas sauter sur le quai en raison de la hauteur. Il suffit de lancer l’aussière à l’éclusier ou à quelqu’un sur le quai, et de faire la même manœuvre. On peut sans problème faire la chose à trois, et même à deux, avec un peu de pratique. Si l’écluse est fermée, il faut accoster près de l’écluse (il existe le plus souvent un petit ponton pas loin. Quelqu’un descend alors se poster sur le quai pour réceptionner l’aussière lorsque, les portes ouvertes, la péniche accède au bassin.
Ne pas oublier d’enrouler l’aussière une fois qu’elle a servi, pour être paré la fois suivante…

 

 

 

 

 

 

A chaque fois, c’est le spectacle. Une demi-douzaine de promeneurs observent la manœuvre, et on se sent un peu responsable de la qualité de la représentation…arriver sur un bateau parfaitement propre, effectuer un accostage impeccable, et s’amarrer doucement le long du quai fait partie du plaisir.
La curiosité des passants est sans limite : « c’est vraiment sans permis ? C’est facile ? Vous venez d’où ? Vous êtes de vrais pros… » Ne riez pas, je l’ai entendu. La modestie en prend un coup.
En parlant d’écluses, les deux bassins de l’écluse double du Sanglier, entre Ayguevives et Montesquieu-Lauragais, créent une hauteur impressionnante entre les deux murs de pierre. On se sent petit sur le bateau.
Petite halte à Montgiscard, près d'un vieux lavoir gardé par un trio d'oies sauvages, pour avitailler. Il y a là un voilier écossais, de Glasgow, qui descend vers la Méditerranée. Le couple d’Ecossais qui font ce voyage nous aident à accoster, et entament la conversation.C’est aussi cela, un voyage en péniche : des rencontres souvent captivantes avec des passionnés qui sont des livres d’ « histoires » vivants.

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Texte & photos
JF Macaigne
Suite du voyage