Le Canal du Midi de Négra à Argens JF Macaigne | ||||||||||||
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Le Saint-Sernin
repart en fin de matinée, pour la dernière partie du
trajet. A quelques kilomètres, une impression curieuse : nous
passons au-dessus du Fresquel, une petite rivière affluent
de l’Aude nichée sous les arbres, grâce un pont
de pierre grises. Tout de suite après, une nouvelle quadruple écluse
nous attend. On connaît la manœuvre, maintenant… Les platanes se succèdent, mais ne forment plus la voûte que nous avons connue au début du parcours. D’ailleurs, après l’écluse de Villedubert, les pins et les pins parasols, majestueux, sont de plus en plus nombreux. Sur la rive orientale, ils font face aux platanes de l’autre bord, et façonnent une ambiance plus méditerranéenne, le soleil aidant. Nous sommes seuls sur l’eau, hormis les canards, bien entendu. Un vieux pont étroit,
quelques virages, et nous arrivons à
Trèbes, dont on aperçoit le bourg ancien et son église
en passant encore une fois au-dessus d’un petit cours d’eau.
Nous croisons un bateau-mouche rempli de touristes qui nous saluent
de grands gestes amicaux. Devant l’étrave, à quelques
mètres, un homme en kayak pagaie frénétiquement
pour se mettre à l’abri. Nous sommes admiratifs…et éberlués
! A l’intérieur, surprise ! 320 corbeaux de
chêne, peints de portraits et d’animaux
soutiennent les poutres de la nef toute en bois. Une vraie merveille
datant du XIVème, découverte lors de l’effondrement
en 1977 d’une partie de la fausse voûte la veille d’un
mariage ! De beaux vitraux du XIXème illuminent le chœur,
et une croix de pierre du XVIème, ouvragée par les compagnons
de ce temps-là, témoigne aussi de la piété d’un
village de France. Nous repartons en franchissant l’écluse à la sortie de la ville, face à un vieux moulin magnifique gardé par un cygne solitaire. Le moulin a été transformé en restaurant, et sa treille ombragée est, ma foi, bien accueillante… |