Les aventures de Nénesse Cargo
détective
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Le lendemain matin, quelques kilomètres plus loin, nous entrons dans Tonnerre, sous l’œil d’un pêcheur et de son chien. Je replonge vite fait au milieu des pellicules, car maintenant, je connais la chanson : direction la ville et ses monuments. Pourquoi ? C’est toujours le mystère pour moi.

Ce sac est vraiment l’endroit idéal pour tout observer. Nous remontons la rue principale en direction de l’Hôtel Dieu, en passant sur un pont devant une bien jolie maison aux tuiles rouges et les pieds dans l’eau.

L’Hôtel-Dieu, ancien hôpital de la ville, l’un des plus anciens et des plus vastes de France, construit entre 1293 et 1295 par Marguerite de Bourgogne, la veuve de Charles d’Anjou, frère de Saint-Louis est un grand vaisseau de pierre dont l’immense (plus de 100m) voûte ronde en bois fait vraiment penser à une coque renversée, dont les poutres seraient les bancs de nage.

A l’intérieur, le tombeau de Marguerite, qui a remplacé en 1826 celui édifié en 1308, détruit pendant la révolution. Au centre, le maître-autel, pur produit du XIVème siècle.


Mais ce qui intrigue le plus est le gnomon (en fait, une méridienne) : par un petit trou percé dans une fenêtre bouchée, la lumière vient frapper un tracé sur le sol, et ainsi donner l’heure solaire exacte (16minutes avant Greenwich), ainsi que les solstices et les équinoxes. Il n’y en aurait que 7 au monde de semblables… La conception de cette méridienne est due à deux férus d’astronomie, au XVIIIème siècle : Armand Henri Beaudoin de Guermadeuc et Dom Camille Ferrouillat. On trouve aussi, à l’entrée, des sarcophages mérovingiens d’avant le VIIIème siècle, remplis des ossements des propriétaires.


En grimpant par les petites rues de la ville, on accède, tout en haut, à l’église Saint-Pierre. Elle était située à l’origine en dessous de l’ancien castrum de Tonnerre et du château médiéval détruit en 1414. C’est le castrum qui a donné son nom à la ville : Tornodurum (du latin durum lieu fortifié, et Turnus Thor, le dieu du tonnerre).
On dévale un petit chemin escarpé, où une vieille maison en ruine atteste de la présence ancienne d’habitants à cet endroit pour arriver à une autre curiosité : la Fosse Dionne, en fait une source vauclusienne, sacrée pour les Celtes, qui a donné naissance à de nombreuses légendes. Ses eaux bleues-vertes dans lesquelles se reflètent les maisons roses et ocres jaillissent du bassin entouré par un charmant lavoir, pour aller, à travers la ville, se déverser dans l’Armançon tout proche. Nous sommes, comme le rappelle un petit panneau, à 2095 km de Saint-Jacques de Compostelle.
Pour moi, Nénesse, une vie n’y suffirait pas…

Nous redescendons en ville, en passant devant l’église Notre-Dame, l’ancienne chapelle de l’Hôtel-Dieu, qui accueillait les pèlerins sur la route de Vézelay. Le portail date de 1536, l’année où François Ier signa le traité « des capitulations » avec Soliman le Magnifique.

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Texte & Photos: © JF Macaigne
Suite du voyage