De
retour au bateau, déjeuner pris, nous repartons vers Tanlay et
son château. Nous laissons de côté le modeste village
de Commisey, et son adorable lavoir, quelques beaux champs de colza
en fleur, et arrivons à Tanlay, après avoir franchi l’écluse,
au débit impressionnant.
Le petit port est presque plein, et
le « Vénarey » se glisse avec douceur entre une grosse
péniche et un house-boat.
Tout le monde part faire un petit
tour de ville, à travers de petites rues et des sentes si étroites
que deux vélos auraient du mal à se croiser, et nous parvenons
au château, fermé à cette heure tardive. Nous nous
faufilons sous la voûte du petit châtelet (le Portal) qui
garde l’entrée, pour profiter de la belle lumière
du crépuscule, et admirer l’extérieur de ce château
renaissance. Il appartint à la famille des Coligny, puis à
un proche de Mazarin : le surintendant des finances Michel Particelli
d’Hémery. C’est lui qui embellit et termina le château,
en 1642. Fin du XVIIème, le domaine échut à Jean
Thevenin, conseiller de Louis XIV, qui le fit marquis de Tanlay en 1705.
Les deux obélisques de forme pyramidale de l’entrée
sont dus à l’architecte Pierre Le Muet, également
créateur des douves, de la partie droite de la cour d’honneur,
des écuries et du canal qui traverse le parc.
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Nous reviendrons demain
pour la visite de l’intérieur, mais pour le moment, retour
à la péniche. Je jette un coup d’œil discret
aux ornements qui surplombent l’entrée du Portal, et, encore
une fois, je remarque que l’escargot est à l’honneur.
Je gonfle d’orgueil dans ma coquille. Décidemment, ces
gens visitent des endroits de hautes lignées. Je me demande si
ce ne sont pas des amoureux des gastéropodes…
Le petit port est tranquille et serein. Tout le monde s’endort
en pensant à demain.
Vers
9 heures, branle-bas de combat! Nous réempruntons les mêmes
ruelles, et arrivons juste à temps pour l’exploration des
salles du château, sous l’œil torve d’un élan,
trophée de chasse de l’un des propriétaires. Ici,
pas de photos, et l’on récupère les explications
en fin de visite. Alors, il faudra se souvenir des meubles magnifiques,
des grandes cheminées, et surtout de la petite pièce ronde
de la tour de la Ligue, dont le plafond est orné des personnages
de la cour d’Henri III très dévêtus. Quelque
peu coquin, tout ça. On imagine ce qui devait se dérouler
dans ces murs…